Good morning Vietnam !
Ce pays donne le goût de se trainer les pieds depuis le
delta du Mékong jusqu’à la station thermale de Sapa dans l’extrême nord du
pays. Et la route qui nous conduit d’un extrême à l’autre est aussi longue que
la traversée des Etats-Unis d’est en Ouest. Alors y passer pratiquement 4
semaines est un minimum pour juste vous donner le goût d’y revenir.
Le Vietnam est un
pays de grands contrastes : la température autant que le décor varie
continuellement du Nord au Sud ;
les plages infinis sur son flanc est et son célèbre Mékong au Sud qui se
transforme, tout comme le dragon qui lui a donné naissance, en plusieurs bras. Le
Vietnam a la forme d’un « S » étiré, dont les extrémités seraient
distantes de 1 650 km. Un pays qui est toujours resté dans mon
imaginaire comme l’ultime référence sur la planète, du peuple qui a le plus
souffert des agressions étrangères, des « invasions barbares » et des
guerres absurdes. Ce Vietnam du Good morning aujourd’hui, a grandi très vite,
très trés vite depuis 1975 l’année de la
réunion du Sud et du Nord sous la conduite du Parti Communiste Vietnamien.
Complètement détruit par la dernière grande guerre contre l’invasion américaine
ils ont tous reconstruis en un peu plus de trente-cinq ans. A peu prêt tous à
été détruits et/ou contaminé par la toute puissante machine de guerre
américaine : des terres agricoles, des forêts entières, des populations
civiles, des villes complètes comme Hanoï ont vécu l’enfer des bombardements au
quotidien. À Ho Chi Minh Ville j’ai visité le musée de la guerre pour essayer
de mieux comprendre le drame incommensurable à laquelle ce peuple a survécu. Sur quatre étages d’exposition
j’ai réalisé jusqu’à quelle points la folie guerrière, peu importe les
motivations qui l’anime, arrive encore a
produire la barbarie et l’horreur absolu. Tout un étage consacré aux
effets de l’épandage massif parmi les champs, les forêts et les populations
civiles des gaz toxiques comme le napalm
et l’agent orange. Ce poison dont les américains ont réussi a
« tester » sur les populations civiles les effets secondaires
représente encore aujourd’hui une malédiction venu du ciel. L’agent orange qui
a contaminé les sols, l’agriculture et les forêts pendant la guerre continue a
faire ses ravages massivement 40 ans plus tard. Pour les Vietnamiens
aujourd’hui il représente leur pire cauchemar. L’armée américaine a réussi a
produire ici sa première fabrique de monstre de la planète. Des enfants qui
naissent complètement déformé, dans des corps mutilés et d’une laideur à faire
peur. La chaine de transmission des conséquences de l’agent orange touche les
mutations génétiques pendant la grossesse et via le lait maternel. Dans plein de pagodes et de lieux de cultes
on nous invite a contribuer généreusement pour venir en aide aux victimes de
l’agent orange. Par dessus tout le Vietnam est le pays de tous les possibles.
Même sous la gouverne d’un gouvernement communiste un peu beaucoup corrompu les
Vietnamiens qu’on observe au travail, dans la rue et dans leurs loisirs m’ont
l’air drôlement optimiste et de bonne humeur. Comme au Cambodge la moto est
maitre dans la rue, sur les trottoirs et jusque dans le hall d’entrée des
résidences. Un joyeux bordel de trafic comme à Ho Chi Minh Ville complique
beaucoup la vie du touriste frileux. Mais on apprend très vite –je ne sais par
quel lois physique sur la fluidité- qu’un corps en mouvement a plus de chance
de survivre quand tout est en mouvement à la fois…Étonnant ! Mais venez
vérifier par vous même vous serez totalement surpris de votre propension a
survivre juste a traverser la rue.
Mes coups de cœur du Sud vers le Nord :
-le delta du Mékong pendant trois jours pour dormir chez
l’Habitant, observer les artisans au travail et parcourir les nombreux canaux
en petites barques ou autres embarcations rudimentaires
-Ho Chi Minh Ville (HCMV) pour la magie de la coexistence
pacifique (3 millions de motos y circulent tous les jours) ; pour ses
quartiers joyeusement bordéliques mais hyper animés ; pour observer ses
urbains de toutes les professions, de toutes les missions à l’heure de
pointe ; pour ses musées qui racontent l’épopée historique de ces
« gaulois » d’Asie
-Dalat « la ville de l’éternel printemps » situé
à 1500 m. d’altitude pour son parc
(LANGBIANG MOUNTAIN) ; pour admirer la beauté de son architecture
coloniale (anciens repère bourgeois des élites françaises pendant l’époque
indochinoise) ; pour se
faire courir après, pour se faire offrir
des brochettes bbq et de la bière, par de chaleureux Vietnamiens en pic-nic au
sommet ; pour pouvoir aller partout dans Dalat et ses environs en moto
-Nha Trang en mobylette pour découvrir
la galerie photos Noir et blanc du plus grand photographe Vietnamien - Long Thanh- encore vivant (j’ai eu la chance de le
rencontrer). Oeuvre exceptionnel ! Il utilise depuis toujours le film n/b
argentique et le format professionnel deux et quart (de tant à autre le format
35) avec comme équipement le Hasselblad et le Leica. Il développe et fait lui
même tous ses tirages professionnels grands formats qu’ils exposent pour vendre
à sa galerie. Des photos remarquables sur la vie de tous les jours de ses
compatriotes au travail, à la maison et dans leurs loisirs. Des positions et
des jeux d’ombres et de lumières très étudiés. Une relation humaine et amicale
avec ses sujets se dégage de beaucoup de portraits de son peuple. Mais surtout
des tirages en n/b d’une grande qualité. Il y a longtemps que je n’avais vu
aussi spectaculaire comme expo-photos. Je lui ai parlé et j’ai laissé un mot à
la fin pour le féliciter d’autant d’excellence. Nha Trang pour son SPA Thap Ba, un centre nature pour prendre
soin de son corps par des bains de boue et des eaux minérales. Je vous le jure,
c’est complètement délicieux ! et Nha Trang pour ses iles a parcourir en
bateau et pour les plus belles plages du Vietnam
-Hoi An cette ville vraiment particulière, voir unique, au Vietnam.
Heureusement que les parties avaient convenu pendant la guerre de l’épargner.
Elle conserve le charme colonial français dans ses constructions et la plupart
des devantures de commerce et de resto s’en sont inspirés. La réglementation de
la ville est dialleurs très stricte : sur les enseignes, la circulation
automobile (plusieurs rues consacrées uniquement aux piétons et cyclistes),
même les couleurs à utiliser pour peindre sa maison. Ça donne une belle
harmonie à la ville et vraiment il fait bon se promener ici de jour et de nuit.
Des ponts hyper-décorés aux canaux sur
lesquelles on nous invite à déposer des bougies il y a à Hoi An un « je ne
sais quoi » qu’on ne retrouve à nulle part ailleurs. Malgré la présence
nombreuse des touristes –l’offre en restauration et en hébergement étant
extrêmement abondante- le charme discret et la quiétude qu’on peut espérer très
souvent de la ville… opère. Hoi An pour faire ses canaux autour en pédalant
(1$/vélo/jour). Au travers des rizières et des aménagements pour la pêche de la
communauté la piste cyclable est consacrée que pour les marcheurs et vélo. Une
grande surprise dans un pays où la moto est la reine partout. Le circuit s’appelle Cam Thanh (la
communauté de…) et c’est dans cette péninsule qui s’avance dans la mer que vit
la communauté. Elle vit de pêche et de tourisme mais aussi d’agriculture.
-Hué, ancienne ville impériale,
pour sa citadelle en reconstruction qui servait jusqu’en 1945 de milieux de vie
aux impériaux. Des palais et autres sites à l’intérieur de cette chasse-gardée
de citadelle peuvent être visités. On devine que la guerre a à peu prêt tout
détruit et que l’entreprise de reconstruction actuelle risque de durée encore
plusieurs années. Mais par dessus tout
ça mérite d’être vu ne serait ce que pour se rendre compte dans quel
monde de privilégié pouvait vivre les dynasties royales vietnamiennes et les
empereurs de l’époque et ce jusqu’à ce qu’ils en soient chassés définitivement
en 1945.
Le dernier roi a avoir régné sur
le Vietnam, a habiter ses murs, est Bao
Dai qui avait développé le culte du
nombrilisme comme impossible a imaginer : ses bustes, portraits et autres
reliques affichés un peu partout dans un musée qui lui est consacré à Dalat le
confirme.
- Dong Hoi comme camp de base pour partir en moto explorer les environs dont le plus célèbre parc du Vietnam le parc national de Cuc Phuong. Je n’ai jamais vu pareil spectacle de montagnes, découpées à l’horizon, avant d’arriver dans ses plus célèbres grottes, celle de Phong Nha et celle nommée « la grotte du paradis ». Et vraiment on s’y sent dès qu’on y entre.
-La baie D’Along,
classé au patrimoine mondial de l’Unesco pour ses 1969 iles étonnantes, à faire
en bateau-resto-couchette (pourquoi pas un luxe agréable de tant à autres) ou
en kayak autour des iles les plus paradisiaques du Vietnam (ile de Cat Ba, Monkey
Island…etc). Minimum de trois jours pour goûter à la sérénité qui s’y dégage au
sunrise et sunset au milieu de cet
archipel d’iles extraordinaires.
-Sapa, la station
thermale qui remonte au colonialisme français des années vingt, pour ses treks
dans l’arrière-pays. Des randos a planifier en négociant directement avec les
guides féminins de la communauté des Hmong pour visiter les rizières, les
installations agricoles et les superbes contreforts montagneux où ils se sont
installés depuis des siècles. Plusieurs
communautés se croisent à Sapa et dans sa lointaine banlieue. Elle forme une
mosaïque culturelle en harmonie avec leur environnement particulier (1500 m.
d’altitude) de cette région limitrophe de la Chine.
-Hanoi pour le plus
bel exemple de reconstruction rapide d’après guerre. Pour ses quartiers
foisonnant de petits marchands de rue, pour la beauté de ses aménagements
urbains (lacs, parcs urbains nombreux et fleurissement partout omniprésent) et
pour prendre rendez-vous à nouveau avec le Vietnam.
En quittant le Vietnam
pour l’aventure de montagnes au Népal je suis convaincu d’y revenir pour ne pas
avoir réussi a en faire le tour comme il se doit. Très intenses comme
destinations vacances.
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