mercredi 2 janvier 2013

L'AFRIQUE DU SUD…NI TOUT A FAIT NOIR NI TOUT A FAIT BLANC



L'AFRIQUE DU SUD…NI TOUT A FAIT NOIR NI TOUT A FAIT BLANC
Étonnamment  quand je débarques à Johannesburg après une longue traversée de l’Afrique du Nord au Sud, je cherche le noir quelques parts sur les bords de l’aéroports mais non rien que du blanc de blanc qui ont les moyens de se payer le nouveau métro de luxe Gautrain. Je suis un peu gêné de me confondre aussi facilement alors que j’allais à la rencontre des noirs qui forment 80 % de la population d’Afrique du Sud. Le quartier Melville situé dans Johannesburg en est un bel exemple de repère blanc. Même le BACKPACKER INTERNATIONAL OF MELVILLE ou je vais passer deux nuits en arrivant en est un exemple convaincant : les proprio –des blancs- engagent des locaux –des noirs- qui accomplissent toutes les tâches ingrates qu’à peu prêt plus aucun blanc ici ne voudraient faire comme jardinier, aide-domestique et préposé à l’entretiens des lieux. La hiérarchisation –autant dans les tâches au quotidien que dans la rémunération- est visible partout. Un noir préposé à l’entretien dans un magasin de la chaine PICK'S AND PAY me racontait que pour arriver valait mieux se regrouper sept à huit personnes dans un même logement (4 et demi chez nous) et travailler sept jours sur sept. Le coût de la vie en Afrique du Sud est sensiblement le même qu’au Québec avec des salaires trois à cinq fois moindre.
Et pourtant l’Afrique du Sud est le pays le plus riche du continent africain et le plus développés parmi tous : des infrastructures routières très moderne, l’eau potable et des réseaux d’égout accessible à peu prêt partout dans le pays. Les mines d’or, de diamants et de charbons ont longtemps contribué à créer de petites fortunes de milliardaires blancs dans la région. Mais le drame historique de la majorité noire –l’apartheid- a toujours été au cœur des grandes mobilisations depuis des décennies avant qu’elle ne soit abolis pour de bon en 1991. Entre temps des dizaines de milliers de morts issues des confrontations de populations noires désarmées face à l’artillerie lourde de la police et de l’armée des blancs.
Et le 16 juin 1976 représentent pour la majorité noire d’ici l’événement déclencheur : avec le soutien du mouvement de la Conscience noire des écoliers et des étudiants noirs se rassemblent pour protester contre l'obligation qui leur est faite de suivre leur enseignement en afrikaans la langue de la principale communauté blanche du pays et identifiée à l'apartheid. S’en suivent des centaines de morts –majoritairement des enfants et ado- à Soweto. Partout sur la planète on apprendra l’ampleur de la tragédie et des mouvements d’appuies vont naître pour soutenir la lutte antiapartheid des noirs  d’Afrique du Sud. Les Desmond Tutu, Steve Bico et Nelson Mandela ont, au travers ces grandes révoltes dans les townships, tous été découverts comme de grands leaders de la lutte antiapartheid, de la justice et de la paix.
Des prix Nobel de la paix et aujourd’hui (depuis novembre 2012) pour Nelson Mandela –à 94 ans- la consécration ultime de se retrouver sur le Rand sud-africain- la monnaie locale- aux cotés  des grands fauves des parcs nationaux.
L’Afrique du Sud est un pays de distances à parcourir qui n’en finissent plus. Et pourtant Cape Town, Port Élisabeth, la Garden Route et toute la chaine de montagnes –les Drakensberg- à l’est, méritent une virée. Le parc national de Tsitsikamma en bordure de l’océan Indien est une destination chérie à faire via une aventure de refuge en refuge sur six jours environs. Toutes les beautés de la
Garden Route  y sont regroupées.  Le coût des transports, de l’alimentation et de l’hébergement tout est plus cher ici que partout ailleurs. Mais l’Afrique du Sud mérite plusieurs semaines pour pouvoir s’en imprégner et réussir à découvrir dabord la communauté noire qui l’habite.
J’étais à Soweto aux retrouvailles de fin d’année et je me suis invité dans un party quelconque sur la rue et ma surprise à été totale : « un blanc chez les noirs » ouah !ça promet « la différence » ! Et oui je n’ai jamais eu autant de fun, jamais senti autant de complicité spontané, de goût de fraterniser que dans ce party choisi au hasard. La différence notable était davantage dans mon déhanchement surnaturel que dans leur mouvance corporelle toute naturelle qui semble être inscrite dans leur code génétique. J’avais l’air d’être en apprentissage alors qu’eux m’avais l’air d’être rendu au sommet de leur art : de quoi être jaloux ! De quoi surtout avoir le goût d’y revenir un jour !